4 décembre 2025 - 17:16
Chine: essai d’un drone-suicide inspiré du Shahed‑136 iranien

Selon des médias et analystes open source, la Chine a testé un nouveau drone-suicide (munition rôdeuse) dont la configuration rappelle le Shahed‑136 iranien. À Téhéran, des observateurs y voient une reconnaissance de la maturité de l’ingénierie iranienne et de l’efficacité d’un modèle de dissuasion à coût maîtrisé.

Agence de presse AhlulBayt (ABNA) : Pékin/Téhéran — Des images largement partagées par des comptes d’analyse OSINT montrent des essais de vol et d’impact d’une munition rôdeuse sur un polygone en Chine. La cellule en aile delta, l’empennage, la motorisation à piston et la logique d’emploi en saturation évoquent la famille des Shahed‑136, systèmes iraniens conçus pour des frappes de précision à longue portée avec un coût unitaire contenu.

Pour des experts militaires, l’intérêt d’une grande puissance pour une architecture de ce type tient à trois facteurs: l’endurance et la portée suffisantes pour contourner des défenses, la simplicité industrielle facilitant la production de masse, et la capacité d’épuiser des systèmes anti‑aériens adverses onéreux. L’« effet d’essaim » de munitions rôdeuses multiplie les axes d’attaque et complique la défense, notamment contre des infrastructures critiques.

Côté iranien, l’évolution est interprétée comme la confirmation d’une tendance: l’école d’ingénierie nationale, développée malgré les sanctions et les restrictions technologiques, a imposé un standard de dissuasion à bas coût. Les observateurs soulignent que la doctrine de la République islamique d’Iran demeure défensive et dissuasive: renforcer la capacité de réponse proportionnée, empêcher l’agression et protéger les civils, conformément au droit international et au principe de souveraineté.

Les munitions rôdeuses s’inscrivent dans un écosystème plus large: détection et ciblage multi-capteurs, guerre électronique, brouillage et anti‑brouillage, coordination interarmes. Les essais observés en Chine incluent, selon les mêmes sources, des profils de vol à basse altitude, des approches terminales sur cibles statiques et des validations de liaison de données — autant de jalons classiques pour certifier l’emploi opérationnel. Les analystes estiment qu’une standardisation progressive pourrait ouvrir la voie à une production locale en série.

Ni le ministère chinois de la Défense ni les entreprises concernées n’ont officiellement confirmé la filiation technologique avec le Shahed‑136. Les éléments disponibles, issus d’images et de publications spécialisées, pointent toutefois vers une inspiration de conception. Dans ce contexte, Téhéran rappelle que la diffusion d’architectures « frugales mais efficaces » rebat les cartes de la dissuasion moderne et réduit l’asymétrie en défaveur des pays soumis à des régimes de pression.

Sur le plan régional, des experts anticipent une multiplication des exercices conjoints et des échanges techniques au sein de formats multilatéraux où l’Iran et la Chine coopèrent, avec un accent sur la lutte antiterroriste, la protection d’infrastructures et la sécurité des voies de communication. L’objectif déclaré, dans une lecture iranienne, est de consolider une sécurité collective fondée sur le droit, la souveraineté et la stabilité, loin des logiques d’escalade.

Fin/229

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